Le MOOC, une étape importante vers un nouveau modèle d'apprentissage

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"Nous nous dirigeons vers un nouveau modèle radicalement ouvert, asynchrone et collaboratif. Il laisse place à l’expérience et à la curiosité. Il consiste à adapter la transmission des savoirs dispensés à l’école aux usages et aux modes de diffusion actuels. Plutôt que de susciter frustration et ennui l’école doit ramener dans ses rangs les curieux et les passionnés qu’elle a laissé, et continue à laisser au bord de la route. Voltaire disait “L’éducation développe les facultés, mais ne les crée pas”. Comment donner la possibilité à chacun d’entre nous de développer et d’enrichir nos facultés, où que nous soyons et qui que nous soyons ? Et bien en diffusant largement et massivement le savoir sur Internet et en suscitant la collaboration des étudiants" (Michel Levy-Provençal, mai 2012)

  • Qu’est-ce qu’un MOOC ? : MOOC est l’acronyme de Massive Online Open Courses, traduit en français par « Cours en Ligne Ouvert à tous Massivement - CLOM ». Les MOOC constituent « un exemple de formation ouverte et à distance en télé-enseignement . Les participants aux cours, enseignants et élèves, sont dispersés géographiquement et communiquent uniquement par Internet. Des ressources éducatives libres sont souvent utilisées. Le qualificatif « massif » quant à lui, est lié au grand nombre de participants ».
  • Un peu d'histoire : les premiers MOOC sont apparus en 2008 via les universités canadiennes et américaines qui se sont mises à partager leurs cours librement sur internet et à créer des communautés d'étudiants dédiées aux thématiques des cours. Le phénomène est devenu « massif » en 2011 : l’université de Stanford a alors lancé trois MOOC qui ont réunis plus de 100 000 participants chacun. Les plateformes Udacity, Coursera et edX ont été créées dans la foulée. Aujourd’hui, elles proposent des milliers de cours à des millions de personnes, réparties dans le monde entier. (Le portail http://www.class-central.com recense les MOOC passés, en cours et programmés dans les plus grandes universités américaines).
  • A qui s’adressent les MOOC ? N’importe qui doté d’une connexion internet peut suivre un MOOC. Les participants peuvent venir du monde entier et avoir des profils radicalement différent, il n’y a généralement pas de sélection pour s’inscrire à un MOOC.
  • Les MOOC sont-ils payants ? Actuellement la majorité d'entre-eux ne font pas payer les utilisateurs pour une offre de base. De nombreuses plate-formes font payer les étudiants qui veulent passer un certificat « sécurisé », c’est-à-dire confirmant leur identité. Certains MOOC permettent également bénéficier d’un tutorat individualisé qui est payant. Quelle différence entre MOOC et formation à distance (FAD) ? Celle-ci est plus individualisée, l'apprenant est considéré par un enseignant « distant » comme un individu bénéficiant d'un appui, d'un suivi et d'une évaluation qui sont individualisés.
  • Les MOOC sont-ils « diplômant » ? Il existe plusieurs types de « certification » en fonction des MOOC (par exemple basique, avancée, par groupe, ect..) ; on peut aussi simplement participer pour la stimulation intellectuelle que provoque le suivi des activités du MOOC.
  • Deux principales catégories de MOOC. Les « xMooc » sont issus des cours traditionnels se concentrent sur la transmission de savoirs existants. Liés à des cursus universitaires existant, ils sont organisés selon la même méthode pédagogique. Il s'agit souvent d'une simple transmission de contenus par le biais de fichiers textes et de courtes vidéos, accompagnés de quiz et autres exercices d'auto-évaluation. Les cMOOC sont fondées sur une théorie de l'apprentissage basée sur les apports des nouvelles technologies, le « connectivisme » (c'est le « c » de cMOOC). L'apprentissage y est envisagé comme un processus en réseau reliant des « nœuds spécialisés » (experts, enseignants, praticiens) et des gisements d'informations / de connaissances ; l'apprentissage est continu, facilité par le maintien de connexions actives dans le réseau. Le connectivisme considère : i) que ce que l'on sait est moins important que les capacités dont on dispose pour apprendre, ii) que la compétence de base à acquérir est celle permettant d'imaginer - de visualiser des liens entre les domaines, les idées et les concepts.
  • Un exemple de cMOOC francophone : ITYPA, signifiant « Internet, Tout Y est Pour Apprendre (http://itypa.mooc.fr) Ce MOOC explore la façon dont on peut apprendre avec internet. Les participants apprennent à construire une stratégie qui leur est propre pour tirer profit des possibilités d'apprentissage offertes par le net. Les techniques passées en revue permettent de se créer un « environnement personnel d'apprentissage » en ligne et de réfléchir à la dimension sociale de l'apprentissage. L'objectif n'est pas de mémoriser les ressources mises en ligne, celles-ci ne sont qu'un point de départ pour la réflexion, tout comme les activités qui sont proposées chaque semaine ne sont que des déclencheurs. L'apprentissage est le résultat de vos activités, comme publier un article sur votre blog, commenter les productions des autres participants, discuter avec eux, échanger avec les experts lors des réunions hebdomadaires. Le cours ne se tient pas dans un lieu unique : il est distribué sur le web. Le site web du Mooc est un point de rencontre sur lequel se trouvent les informations générales concernant le cours, les ressources et activités pour commencer la réflexion, les liens vers les réunions hebdomadaires, les enregistrements audio et vidéo, les forums électroniques. Chacun est invité à créer des espaces d'échange sur le web, un des objectifs de ce MOOC étant que le participant développe et utilise ses propres outils.
  • Et en Afrique ? La conférence annuelle 2013 eLearning Africa présente dans son rapport annuel les résultats d'une enquête auprès de 400 professionnels de la formation en ligne intervenant en Afrique. Il en ressort que les TIC « nouvelles », dont le téléphone mobile, n'ont pas encore remplacé les TIC « anciennes » pour l'apprentissage et l'enseignement (télévision, radio, PC non connecté, cédérom, etc.). Les contraintes à lever sont identifiées : la faible qualité et le prix élevé de la bande passante, la faible densité du réseau électrique et son fonctionnement « intermittent ». Certains professionnels innovent, sans attendre que ces contraintes soient levées, en adaptant l'offre de formation à distance au contexte africain. C'est le cas de l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE http://www.2ie-edu.org), pionnier de la formation à distance dans la sous-région. Ils viennent de lancer une offre qui correspond à « un ensemble d’activités indépendantes associées à une formation selon un calendrier déterminé dans lequel les intéressés peuvent s’inscrire à tout moment, s’interrompre et reprendre. Les parcours constitués par le cumul de ces activités dans le temps permettent d’obtenir un diplôme ou une certification, l’inscription portant au minimum sur un enseignement correspondant à une discipline, nouvelle appellation de module de formation ». Le nom de cette formation ? « Taxi Brousse low coste », à l’image du "taxi-brousse" africain qui évoque à la fois le faible coût du transport, des horaires non contraignants tant au départ qu’à l’arrivée, des trajets que l’on peut interrompre et/ou reprendre à la demande !!
    Sources : Article rédigé par Gilles Mersadier (juin 2013)